GUY BOURDIN

Guy Bourdin, né le 2 décembre 1928 à Paris et mort le 29 mars 1991 à Paris, est un photographe français de mode et de publicité.

La mère de Guy Bourdin quitte son père alors qu’il est jeune enfant. Celui-ci se remarie quelques années plus tard et le garçon est placé dans un internat où il reste cinq ans avant d’être pris en charge par sa grand-mère paternelle. Il passe son enfance entre Paris et la Normandie. Lorsqu’il a 15 ans, naît son demi-frère Michel avec qui il entretient des relations cordiales jusqu’aux années où, accablé par une suite de drames personnels, il tend à rompre des relations anciennes qui l’attachent aux périodes de sa vie devenues des souvenirs lourds à porter mais qu’il met en scène dans son travail.

Guy Bourdin est formé à la photographie durant son service militaire, passé dans l’armée de l’air à Dakar, Sénégal (1948–1949)2. En 1950, retourné à la vie civile, il expose des dessins et des peintures dans une galerie parisienne. En 1951, Il rencontre le peintre et photographe Man Ray après plusieurs tentatives.

En 1952, il propose sa première exposition de photographies rue de Seine à Paris, le catalogue est préfacé par Man Ray. En 1953, il expose à nouveau ses photographies de paysages sous le pseudonyme d’Edwin Allan3, et en 1954, il expose à nouveau ses dessins.

Son œuvre se caractérise par des images troublantes, souvent provocatrices et pourtant mystérieuses8, qui ont instauré un changement radical dans la manière d’aborder les séries de mode et les campagnes publicitaires. Nicolle Meyer, mannequin et muse du photographe de 1977 à 19809, qualifie l’univers du photographe de « surréaliste, théâtral et désinhibé »10.

Dès son vivant, l’œuvre de Guy Bourdin a exercé une influence notable sur de nombreux photographes et artistes. Parmi les photographes dont il a influencé le style, sont cités : Juergen Teller, Terry Richardson16. Mert Alas and Marcus Piggott, Jean Baptiste Mondino, Nick Knight et David LaChapelle reconnaissent être des admirateurs de ses clichés17. Pour les besoins du documentaire When the Sky Falls: The Myth of Guy Bourdin, Sean Brandt a recueilli les témoignages d’artistes contemporains et de pairs de Bourdin, tels que Annie Leibovitz, Oliviero Toscani, Araki, Jean Paul Goude, Sarah Moon, Nan Goldin, Paolo Roversi, Steve Hiett, Ellen von Unwerth, David Bailey, Terry Richardson, Nick Knight, Albert Watson et Grace Coddington. Comme eux, des cinéastes témoignent de l’influence de Bourdin sur leur travail, comme Lord David Puttnam, Jim Jarmusch, Chris Doyle et Agnès Varda, mais aussi des stylistes tels que Karl Lagerfeld, Tom Ford, Sonia Rykiel, Emmanuel Ungaro, Marc Jacobs et Alber Elbaz14.

Son œuvre ne cesse d’inspirer, voire de faire l’objet de « réappropriations inappropriées ». Ainsi, le clip vidéo de la chanson Hollywood de Madonna (2003), réalisé par Jean-Baptiste Mondino, par exemple, est directement inspiré du travail de Bourdin, voire copié, au point que le fils de celui-ci, Samuel Bourdin, a porté l’affaire en justice18,19.

Coïncidence de calendrier peut-être, la « résurrection » des clichés du photographe dans le clip de la star américaine correspond à sa première rétrospective posthume au prestigieux Victoria ; Albert Museum à Londres. La chanteuse a visité cette rétrospective une semaine avant le début du vidéo-clip dans lequel, d’après le plaignant, au moins 11 photographies de Guy Bourdin, ont été réutilisées20. La même année voit la première publication d’une sélection de ses images, réunies dans un album.

Grâce au travail de promotion de son œuvre réalisé après sa disparition par des galeries, musées et maisons d’édition, son impact artistique s’étend au-delà de l’Occident et fait objet d’un intérêt grandissant.