Les images des séries de 1981 de Sherman se réfèrent à la fois à la page imprimée et, dans leur format de stéréoscope, au cinéma. Initialement commandées par le magazine Artforum, ces envois de magazines érotiques pour hommes représentent une variété de femmes dans différents états émotionnels, allant du terrifié au cœur brisé en passant par le mélancolique. Dans ces images intimes, c'est comme si nous assistons à un moment intime. Les photographies sont à la fois séduisantes et anxiogènes; la palette saturée contribue à l'intensité et à l'aliénation des femmes, exacerbant le drame de chaque image. Avec cette série, Sherman assume les rôles de photographe (supposé être un homme) et de mannequin féminin. Antithèses des centres de gravité conventionnels, les œuvres mettent en avant l'effet que les images ont sur nous, nous rendant conscients et complices des actes de photographier et de regarder.
Série 2000-2008
Sherman, qui photographie seule dans son studio, a utilisé une variété de techniques pour suggérer différents lieux et espaces imaginaires (parfois impossibles), étendant les possibilités narratives de ses images. Dans sa première incursion dans la couleur, en 1980, l'artiste s'est photographiée devant des projections de scènes urbaines et de paysages, évoquant des films des années 1950 et 1960 qui utilisaient des techniques similaires pour créer l'illusion d'un changement de lieu. Dans des séries ultérieures, telles que les portraits de tête (2000-2002), les clowns (2003-04) et les portraits de société (2008), l'artiste a utilisé des outils numériques pour créer une variété d'environnements. Les couleurs fluorescentes criardes d'une photo de clown contribuent à la qualité troublante du portrait, tandis qu'une forêt de conte de fées offre une toile de fond rêveuse à une femme aisée.
