William Klein

William Klein, né le 19 avril 1928 à Manhattan, New York, est un peintre, plasticien, photographe, graphiste et réalisateur de films documentaires, publicitaires, et de fictions. Artiste total, il a notamment révolutionné le genre de la photographie, dans les domaines de la mode et de la photographie de rue, dont il est l’un des pères inclassables. Son travail sur les grandes villes du monde, ainsi que les publications associées (New York, Rome, Moscou, Tokyo, Paris) ont concouru à faire de William Klein l’un des photographes les plus illustres et influents du XXème siècle. Citoyen américain, il vit et travaille à Paris. l fréquente quelque temps l'atelier d'André Lhote puis entre dans celui de l’artiste Fernand Léger, « peintre fantastique, anti-coups de pinceau, qui n'a rien à faire des modes, des galeries et des collectionneurs ». Au début des années 50, William Klein s’intéresse à la sculpture et à l’art cinétique ; il se rend à Milan et collabore avec l’architecte italien Angelo Mangiarotti à la création de peintures murales géométriques de style Hard-edge. À la même époque, il s’essaie à diverses expérimentations photographiques et créations abstraites (dessins lumineux, solarisations, photogrammes…) qui seront pour certaines publiées en couverture de la revue italienne Domus (1952-61) ou utilisées pour des pochettes de disques vinyles. Il s’essaie aussi à la conception de maquettes de livres et réalise par exemple les illustrations d’une version rare du Moby Dick d’Herman Melville (1955). En 1954, William Klein rencontre Alexander Liberman, directeur artistique de l'édition américaine de Vogue, qui lui propose un contrat et des moyens financiers pour poursuivre son travail à Paris et à New York. Avec Richard Avedon et Henry Clarke, il devient l'un des photographes attitrés du magazine de mode, pour lequel il réalise des photographies originales et innovantes et s’impose comme un véritable metteur en scène. Il compose au grand angle et au téléobjectif, s’inspire de ses expériences picturales passées et initie des performances de poses loin des studios, en faisant descendre les mannequins dans la rue.Dans sa ville natale, William Klein effectue ce qu’il appelle un « journal photographique », qu’il parvient à publier en 1956 aux Éditions du Seuil, grâce au soutien de Liberman et à l’appui de son ami Chris Marker. Ce premier livre « coup de poing » titré Life Is Good and Good For You in New York: Trance Witness Revels devient incontournable, contrastant radicalement avec l’ancienne école. Grâce à sa vision novatrice, Klein obtient le prix Nadar en 1957, mais son style provocateur, brutal et accidenté le rend relativement impopulaire aux États-Unis. Appliquant au mot le précepte de Robert Capa « Si tes photos ne sont pas bonnes, c'est parce que tu n'es pas assez près », Klein joue avec les cadrages, manie le flou, force le grain, valorise le bougé et favorise les contrastes extrêmes. La rue, les enfants, l’interaction avec les foules, les panneaux publicitaires, les néons lumineux, l’émulation… et sa perception graphique des paysages urbains, font sa signature. Cette véritable révolution photographique est rapidement systématisée par les séries qu’il entreprend sur les autres grandes villes du monde, toutes publiées : Rome en 1959, Moscou et Tokyo en 1964 et enfin Paris, en 2002.