Jacques Henri Lartigue

Les annees Lartigue



lartigue
« Depuis que je suis petit, j'ai une espèce de maladie : toutes les choses qui m'émerveillent s'en vont sans que ma mémoire les garde suffisamment ».
C'est ce qu'écrit Lartigue dans son journal de l'année 1965. Il n'en faut pas plus à Lartigue pour glaner et collectionner dès l'âge de 8 ans et pendant 80 ans ces milliers d'instants fugitifs. Mais ce ne sera qu'en 1963 que Jacques Henri Lartigue – qui a déjà 69 ans – expose pour la première fois au Museum of Modern Art de New York quarante-trois des quelque 100 000 clichés réalisés au cours de sa vie.

Les annees folles



picasso
Jacques Lartigue naît le 13 juin 1894 à Courbevoie. Son père lui offre dès l'âge de sept ans son premier appareil photographique qu'il utilise instinctivement. Il entreprend d'écrire son «journal» qu'il continuera toute sa vie. A partir de 1904, il photographie aussi bien les expériences d'enfants et jeux familiaux ou encore les débuts de l'aviation, de l'automobile, les «belles dames du Bois de Boulogne», les manifestations mondaines et sportives. Il fréquente l'Académie Julian en 1915. La peinture devient et restera son activité professionnelle. En 1919, il épouse Madeleine Messager, surnommée «Bibi». Leur fils, Dani, naîtra en 1921. A partir de 1922, il expose dans plusieurs Salons à Paris et dans le midi de la France. Il rencontre de nombreux artistes, gens de lettres et du spectacle comme Sacha Guitry et Yvonne Printemps, Kees van Dongen puis Pablo Picasso et Jean Cocteau. Passionné par le cinéma, il photographie les tournages de plusieurs films de Jacques Feyder, Abel Gance, Robert Bresson, François Truffaut et Federico Fellini...

Les annees en couleur



couleur
En 1942, il rencontre Florette Orméa qu'il épousera en 1945, et qui restera sa compagne pendant près de cinquante ans. Malgré qu'il ne vive pas de ses photographies Jacques Henri Lartigue expérimente en amateur curieux toutes les techniques photographiques mises à sa disposition et c'est À PARTIR DE 1949 qu'il commence à utiliser le film couleur. Après vingt ans de photographie en noir et blanc, Lartigue s'intéresse de nouveau à la couleur qu'il avait abandonné dans les année 20 à cause de la lourdeur de l'équipement et la lenteur du temps de pose du procédé autochrome. C'est donc avec son Rolleiflex qu'il revient à la couleur, en privilégiant le format carré jusque dans les années soixante-dix tout en pratiquant avec son Leica le format 24×36. Toujours fidèle à lui-même, il continue à documenter sa vie, à enregistrer les moments qui lui sont chers : "Je suis empailleur des choses que la vie m'offre en passant" (journal manuscrit, Paris, 1968). Par exemple, heureux avec sa jeune épouse Florette, il photographie Florette. Ses photographies sont si bien composées qu'on pourrait les croire mises en scène ou retouchées, en un mot fabriquées alors qu'elles sont toujours le fruit de la spontanéité et le miroir des plaisirs qu'il prend dans la vie. Pour ce photographe instinctif, la couleur célèbre la joie, la sensualité et se prête, mieux que tout, à la célébration du printemps, des saisons, du ciel et de la beauté sous toutes ses formes sensibles.

Les annees de lumière



lumière
L'exposition au Museum of Modern Art de New York, et la parution d'un grand article dans Life le consacrent comme photographe en 1963. En 1966, la publication de l'Album de famille et son édition internationale contribuent à populariser l'oeuvre de Lartigue. En 1970, la publication de Diary of a Century révèle pour la première fois les photographies postérieures à 1930. En 1974, Valéry Giscard d'Estaing lui confiera le soin de réaliser la photographie officielle de son septennat. L'exposition « Lartigue 8 X 80 « présentée en 1975 au musée des Arts décoratifs constitue la première rétrospective française de son oeuvre. En 1979, Jacques Lartigue signe l'acte de donation par lequel il cède à la France l'ensemble de son oeuvre photographique (albums originaux et négatifs). L'Association des Amis de Jacques Henri Lartigue dite Donation J.H.Lartigue est alors créée pour assurer la conservation, la mise en valeur et la diffusion de son oeuvre. Jacques Lartigue meurt à Nice le 12 septembre 1986.